Depuis une année, le CIRC/Bunia appuie le personnel soignant des centres de santé de Nyankunde et de Rubingo(Boga) sur la prise en charge mentale des personnes affectées par la guerre et autres situations de violences.
Une femme rencontrée à Nyakunde est une des bénéficiaires satisfaits de cette prise en charge.

“Que ce projet continue parce que nous étions dans l’ignorance. Il nous a beaucoup aidé “ a déclaré cette femme avec un regard rempli d’espoir.
Elle a repris son bien-être perdu durant la guerre et déplacement depuis 2002.
“En 2002, la guerre a éclaté au moment où mes parents sont allés au lieu de deuil…Je suis restée seule avec mes jeunes frères. L’un a été brûlé vif dans la maison et l’autre a succombé de suite de ses blessures”, témoigne-t-elle.
Un évènement qui a bouleversé la vie de l’enfant qui est devenue une femme aujourd’hui. Sans parents, ni famille, elle s’est laissée accompagner par des inconnus jusqu’en province du Nord-Kivu, fuyant la guerre.
“L’on ne peut pas exiger d’un inconnu, la qualité de prise en charge qu’on devrait avoir de ses propres parents” raconte-t-elle en larmes.
De retour au village natal, tous les voisins ont pris connaissance de ses traumatismes. Elle était réputée comme “la dame avec ayant des sérieux problèmes de cœur”.
C’est grâce aux sensibilisations menées par les relais communautaires dans l’aire de santé de Nyakunde que cette femme a pris le courage pour débuter le traitement.

“Je suis convaincu que tout est possible et faisable dans la vie. D’autres anciens patients m’ont encouragée d’y aller et de prendre de traitement.Quand je suis arrivée au centre de santé, j’ai reçu des conseils qui m’ont aidée. Alors que je vivais seule et isolée, maintenant je peux aller aux champs et mener une vie comme tous mes voisins”, témoigne-t-elle.
Toutefois, elle reconnaît qu’à chaque fois qu’elle est en colère, elle fait des rechutes et retours vers des événements passés.
“Comme indiqué par le personnel soignant, quand je suis fâchée, j’essaie de respirer profondément. Ou bien, je me rends au centre de santé où je continue à recevoir des bons conseils qui illuminent souvent toute ma journée” , conclut-elle, avec joie.
Rappelons que le CIRC/Bunia a soutenu des dizaines de patients affectés mentalement à travers la province de l’Ituri.
Rédaction